Nous faisons notre possible pour soutenir les petites entreprises en cette période de crise sans précédent. Nous félicitons le gouvernement fédéral pour avoir pris des mesures et avoir annoncé un plan pour fournir un soutien financier aux personnes touchées par le COVID-19. Mais depuis l’annonce, nous avons fortement recommandé au gouvernement de tirer parti de notre expertise pour distribuer des fonds aux petites entreprises le plus rapidement possible. Beaucoup d’entre eux ne survivront pas assez longtemps pour recevoir le soutien financier qui leur a été promis.

Closed SMB - COVID-19

L’article d’opinion suivant est une collaboration entre OnDeck Canada et Thinking Capital, chefs de file canadiens de la fintech dans le domaine des prêts aux petites entreprises.

En tant que dirigeants des deux plus grandes entreprises technologiques de prêts aux petites entreprises du pays, nous sommes aux premières lignes du combat, témoins directs des effets dévastateurs de la crise de la COVID-19 sur ces dernières ; en tant que chefs de file de la FinTech, nous sommes prêts à aider le gouvernement et les institutions financières traditionnelles à les soutenir, elles qui ont plus que jamais besoin d’aide.

Tous les niveaux de gouvernement au Canada et au Québec méritent d’être reconnus et applaudis pour les actions menées jusqu’à présent. Le gouvernement fédéral a ainsi débloqué une aide fédérale de plus de 107 milliards de dollars, dont 65 milliards en programmes de prêts aux entreprises.

Pourtant, le succès ne se jugera pas sur des annonces, mais plutôt sur l’efficacité et la rapidité avec lesquelles l’argent sera mis entre les mains des petites entreprises.

Or, les programmes annoncés souffrent de trois lacunes majeures : ils sont trop lents à fournir l’aide immédiate nécessaire, ils excluent beaucoup trop de petites entreprises et ils n’ont pas été conçus pour anticiper l’après-crise de la COVID.

Alors que de nombreux détails restent à préciser, le gouvernement semble s’en remettre aux grandes institutions financières traditionnelles pour débloquer les capitaux auprès des petites entreprises. Un choix qui peut paraître sûr, mais tandis que les grandes institutions financières sont bien équipées pour traiter les prêts aux grandes entreprises, elles ne le sont pas pour relever le défi administratif de déployer rapidement des fonds à des myriades de petites entreprises locales.

Le temps presse : selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, une petite entreprise sur trois déclare qu’elle ne survivra pas plus d’un mois sans aide, et plus de la moitié d’entre elles a déjà été contrainte de mettre à pied du personnel.

Le Canada dispose d’une industrie de la FinTech solidement implantée, utilisant des technologies de prêts modernes, des processus numériques automatisés capables de prévenir la fraude. Nous opérons main dans la main avec les banques à chartes, coopératives de crédit et sociétés de traitement de paiement et avons conjointement déjà prêté des milliards de dollars à plus de 20 000 organisations. Les prêteurs de la FinTech peuvent ainsi mobiliser des fonds dans un délai de 24 à 48 heures. C’est de cette rapidité dont les petites entreprises ont besoin aujourd’hui.

Car cette crise transcende les statistiques : on parle bien souvent de l’histoire de toute une vie. L’un de nos clients, un restaurant québécois appartenant à la même famille depuis plusieurs générations, a ainsi soumis une demande de financement gouvernemental il y a maintenant plus de trois semaines. Il n’a toujours pas reçu de montant approuvé ni d’échéancier pour la mise à disposition des fonds. Pour lui, l’échec commercial est imminent.

En outre, en plafonnant le programme de compte d’urgence aux entreprises dont la masse salariale n’excède pas un million de dollars, le gouvernement laisse de côté les quelques 100 000 organisations recensées par Statistique Canada qui comptent entre 20 et 49 employés. De l’autre côté du spectre, les plus grands programmes gouvernementaux de prêts sont souvent reliés à la côte de crédit du propriétaire principal. Or il n’est pas toujours facile de maintenir cette côte lorsqu’on investit ses propres derniers dans son projet. Là encore, les FinTechs ont des modèles de prêts qui peuvent passer outre la côte de crédit pour déterminer la viabilité d’une entreprise. Une compagnie qui était viable avant la COVID mérite qu’on lui octroie les moyens de le rester.

D’autres pays profitent des avantages de la FinTech pour résoudre la crise. C’est le cas du programme américain de protection des salaires lancé le 3 avril 2020. En quelques heures seulement, 9 970 prêts, totalisant 3,2 milliards de dollars, avaient été accordés.

Enfin, qu’en sera-t-il des petites entreprises survivantes? Elles auront besoin de capital pour assurer la reprise économique du pays, réembaucher, payer les loyers et combler les stocks. Les FinTechs sont justement nées de la récession de 2008-2009, comblant le vide créé par les institutions financières traditionnelles qui étaient incapables de soutenir les petites entreprises pas assez grandes ou rentables pour mériter leur attention. Nous avons été conçues pour des moments comme celui-ci.

Puisque le Canada a investi de manière significative afin de se construire un secteur des technologies financières de renommée mondiale, l’industrie est désormais à l’avant-garde des meilleures pratiques.

Nous sommes là pour aider. C’est une main tendue pour le bien des petites entreprises canadiennes et québécoises. Nous demandons au gouvernement de la saisir.

 

Par Neil Wechsler, chef de la direction d’OnDeck Canada et Stéphane Marceau, chef de la direction de Thinking Capital